Homos, Maliens. Même combat ! Vous avez en commun que la majorité ne vous connaît pas et dit pourtant parler pour vous et pour votre bien. Ceux qui sont pour, ceux qui sont contre. Ceux qui vont marcher, ceux qui ne se déplacent pas. Ceux qui vont lutter, ceux qui observent. Ceux qui décident qu’il faut vous défendre et ceux qui s’en moquent. Ceux qui sont solidaires et ceux qui sont gênés. Ceux qui avant tout pensent que ce qui est important est de montrer ce que vous représentez et ceux qui avant tout pensent que ce qui est important est d’utiliser ce que vous représentez.
Vous avez autre chose en commun. Vous êtes tous gentils. En tant que tels. Entre vous. Entre gays, entre lesbiennes, entre gays et lesbiennes, entre Maliens, entre Maliens et Maliennes, toutes ethnies, classes, âges confondus. C’est pour cela qu’on vous connaît. Et qu’on prend parti. Qu’on vous soutient. Qu’on vous vient en aide. Qu’on soit hétéro, homo, blanc, noir, métis, bourg’, prolo, banlieusard, pequenot, nana, mec, trans, on a tous et toutes sous la commode ou accroché au clou du mur du couloir l’ombre d’un-e Malien-ne ou d’un-e homo qui traîne et pourquoi pas d’un-e homo malien-ne. Tout d’un coup c’est arrivé parce qu’il faut prendre parti. Il faut faire un choix. De société. Pour ou contre. L’égalité. La justice. La guerre. Comme ça, les trois, ensemble, en une semaine. Et comme on n’a pas dépoussiéré depuis longtemps, on gobe l’amalgame tel qu’on nous l’offre. Pour pas cher. Allez ma petite dame ! C’est pas avec un ! C’est pas avec deux ! C’est pas avec trois ! Mais avec quatre lots que vous repartez pour le prix d’un ! Vous voulez l’égalité ? Vous voulez la justice ? Je vous donne la guerre, l’institution du mariage, le familialisme et en prime le sentiment bienheureux de faire le bonheur des autres !
Vous avez gagné d’être des subalternes. Et nous avec. Enfin, nous, les autres, qui fermons notre gueule parce que nous sommes solidaires avec vous, contre les connards, les fachos, les intégristes de tout bord, les maffieux, les violeurs, les vendeurs d’armes, les industriels de l’armement… Eux l’ouvrent bien fort, gardent les images, les utilisent.
Prenons la parole ! Tout ce que nous ne disons pas, c’est ce que nous entendrons des autres. Tous ce que nous n’écrivons pas, c’est ce que l’Histoire des autres retiendra. Tous ce que nous ne montrons pas, c’est que l’imaginaire des autres aura contaminé. Aux oubliettes le Pacs ! Adieu la lutte pour l’annulation de la dette ! Ciao la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité ! Alors… Les subalternes vont-ils-elles hurler ?