Selon les sociologues américaines Jane Caputi et Diana Russell, les féminicides représentent « le point final d’un continuum de terreurs anti-femmes qui incluent une large variété de violences verbales et physiques, comme le viol, la torture, l’esclavage sexuel (en particulier dans la prostitution), la maltraitance sexuelle des enfants, incestueuse ou extrafamiliale, les coups physiques et psychologiques, le harcèlement sexuel (au téléphone, dans la rue, au bureau, à l’école), les mutilations génitales (clitoridectomies, excision, infibulations), les opérations gynécologiques inutiles (hystérectomies gratuites), l’hétérosexualité forcée, les stérilisations forcées, les maternités forcées (en criminalisant la contraception et l’avortement), la psychochirurgie, la privation de nourriture pour les femmes dans certaines cultures, la chirurgie esthétique, et les autres mutilations au nom de l’embellissement. Chaque fois que ces formes de terrorisme provoquent la mort, ils deviennent des féminicides ».
Françoise d’Eaubonne considère que le terme « féminicide » est inspiré du terme « sexocide ». Il le précise. Dans son livre « Le sexocide des sorcières », elle fait référence à la vague d’assassinats systématiques des sorcières puis des femmes pendant deux siècles en France, celui de la Renaissance et de l’âge classique. Par cette immersion dans la chasse aux sorcières à l’initiative des catholiques, elle crée le concept de « phallo logos », qui qualifie, à partir du phantasme de l’absence de l’« autre », dans un univers qui serait le même, uniforme – la culture du Dieu « Logos », « raison » en grec – le rêve de voir les femmes disparaître, tout en acceptant qu’elles existent.
Le terme « féminicide » qualifie ainsi tout acte qui tente d’éliminer les femmes. Il a particulièrement été utilisé pour caractériser les assassinats organisés de femmes dans les maquiladoras de Ciudad Juarez au Mexique ou dans les champs de pétrole à Hassi Messaoud en Algérie. Il est aujourd’hui emprunté en Afrique du Sud pour qualifier les assassinats des lesbiennes et les meurtres des femmes par leurs partenaires.
Joelle Palmieri
Décembre 2011
les féminicides les plus terribles et efficaces sont ceux qui ne tuent pas- la définition d’eaubonne comme des sociologues est incomplète http://susaufeminicides.blogspot.fr/p/concepts-feminicides.html