Il n’y a pas de rapport entre le nombre d’enfants des foyers d’un pays et son instabilité. Macron a tenu ces propos sur la fécondité des femmes africaines pour masquer son vrai visage. Nous avons toujours vécu comme ça en Afrique et on n’avait jamais connu d’instabilité, jusqu’à l’arrivée du Blanc, la traite des Noires et la colonisation. Elles sont l’une des causes principales de notre instabilité. L’Occident ne s’est pas limité à cela. Il fait tout pour envoyer des bandits armés chez nous, afin de nous rendre plus fragiles, afin que nous puissions toujours dépendre de lui. Alors que c’est le contraire. Nous savons tous que toutes les matières premières viennent de chez nous.
Officiellement nous ne sommes plus leur colonie, mais en réalité nous restons leur colonie. C’est la seul raison de notre instabilité. Comme on le dit, il faut diviser pour mieux régner. C’est ce que fait le président français. Et puis… il n’y a pas plus peuplé que la Chine. Or, elle ne connaît pas d’instabilité comme nous.
Assitan Sekou Salah Coulibaly
Malienne, étudiante à Conakry (Guinée)
22 juillet 2017
« l’arrivée du Blanc, la traite des Noires et la colonisation. Elles sont l’une des causes principales de notre instabilité. »
Voilà les causes centrales. La question du féminisme est subordonnée à ces causes découlant du capitalisme. Vouloir féminiser des analyses qui relève du genre humain dans son entier me semble malhonnête et diviseur dans la lutte que tous les peuples, hommes et femmes confondus, mènent contre l’oppression, l’exploitation et l’impérialisme.
Je veux bien qu’on identifie et défende les problèmes de genre, mais que ce ne soit pas un cheval de Troie pour affaiblir les combats contre le capitalisme. Comme le font certains écologistes qui ont des visions de droite et défendent le capitalisme en promeuvent une « écologie » en carton-pâte.
Qu’on s’attaque aux vrais causes de la domination SOCIALE de l’homme sur la femme et on aura fait un grand pas en avant, et pour les femmes et pour les hommes.
« Qu’on s’attaque aux vrais causes de la domination SOCIALE de l’homme sur la femme et on aura fait un grand pas en avant, et pour les femmes et pour les hommes. » Tout à fait d’accord! Cette phrase invalide néanmoins ce que vous dites plus haut. On ne peut à cause de cette domination sociale des hommes sur les femmes, incluse dans le capitalisme, hiérarchiser les luttes (contre le racisme, l’impérialisme, etc.) sous peine de la reproduire dans lesdites luttes. L’histoire nous l’a souvent démontrée. Le féminisme n’est pas une question mais une vision politique et n’est en cela et à cause de cette division sociale pas subordonnée à la colonisation, à l’esclavagisme. Elle permet plutôt de les comprendre historiquement, socialement, politiquement… de même le genre n’est pas un « problème » mais un outil qui permet de comprendre l’ensemble de ces dominations. il n’a pas pour objet de diviser. Rien à voir avec la « féminisation » des analyses. Comme vous le dites dans votre dernière phrase, ce n’est pas une « affaires de femmes », mais bien l’affaire de tous, femmes et hommes, de l’humanité, en somme.
Mon résumé n’invalide rien de ce que j’ai avancé. Les « vrais causes » ce sont l’organisation et la dynamique capitaliste, le fonctionnement du travail, de l’exploitation et la main-mise du capital qui ségrègue et oppose les hommes et les femmes.
Vous confondez la conséquence et la cause. Le féminisme, même s’il remporte des batailles nécessaires n’est pas ce qui » permet plutôt de…comprendre historiquement, socialement, politiquement… « .
Votre ethnocentrisme est totalisant, en cela il est aveugle à la nécessaire hiérarchisation des combats. Il ne permet pas non plus de comprendre tout, car alors toute la société serait organisée pour le combat des hommes contre les femmes, ce qui est manifestement faux. Pour les raisons économiques données plus haut, c’est faux.
De plus cette vision sommaire, binaire, totalisante peut déboucher, et débouche sans doute chez certaines maximalistes tristes, victimes du machisme inversé, sur une lutte générique et universelle de l’homme contre la femme. Ce qui est l’inverse du but recherché – l’harmonie, le soutien homme/femme – , même s’il y a des conflits, des compétitions et des dégâts.
La guerre originelle c’est celle du pouvoir et du type de pouvoir aujourd’hui à l’œuvre. Lequel tente aussi d’exercer une hégémonie culturelle en divisant ceux qui sont opprimés, en biaisant la réalité dans leurs esprits….
le capitalisme n’est pas qu’un système économique, l’économie n’étant qu’un « outil » pour établir les dominations de classe, de race et de sexe. par ailleurs, le féminisme n’est pas comme vous le sous-entendez une exclusivité occidentale (« ethnocentrique »), ou européocentrée, c’est une philosophie qui est partagée un peu partout dans le monde, y compris en Afrique, et de façon différenciée. établir comme un dogme que cette philosophie prône la guerre entre homme et femme est réactionnaire et archaïque et de nombreux combats en ont fait les frais encore aujourd’hui, notamment en afrique du sud. ensuite hiérarchiser les combats a toujours été une erreur politique car cela alimente les divisions, de façon logique. cela participe de la hiérarchisation des oppressions et donc du capitalisme que vous combattez. ce qui est totalisant est le dogme, les cadres, les normes, qui calibrent certaines luttes contre le capitalisme. les conserver, les promouvoir, c’est oeuvrer pour son échec, c’est agir de façon contreproductive, c’est alimenter le système de subalternisation produit par le capitalisme. aussi merci d’arrêter de m’invectiver et de me juger sans me connaitre. le gout des autres est la première des options de luttes.