Afrique du Sud : les violences de genre en chiffres

IMG_1067L’Afrique du Sud se caractérise par un niveau de violence hors du commun. Les chiffres en attestent et parmi eux, plus particulièrement ceux des viols et plus récemment des féminicides. La banalité quotidienne de ces violences de genre témoigne d’une société où les relations entre hommes et femmes se négocient dans le conflit.

L’Afrique du Sud connaît l’un des plus forts pourcentages de femmes parlementaires dans le monde[1], mais également l’un des plus hauts niveaux de viols[2]. À elle seule, la violence, endémique, relativise fortement le caractère égalitaire de la participation politique, exacerbant une spécificité autant géographique que politique. Comme le souligne Mike Brogden, le haut niveau sud-africain de criminalité, de violences et surtout de viols est expliqué par l’héritage ségrégationniste, un legs direct du régime d’apartheid ayant institutionnalisé la violence – emprisonnements, tortures, assassinats, viols, commis en toute impunité –, ses pourfendeurs ayant utilisé à leur tour les mêmes armes comme « réponse violente »[3]. Comme l’indique Gary Kynoch[4], la violence est, dans ce pays, une forme de socialisation, en particulier pour les Noirs car elle serait devenue le seul point de repère social, le seul mode de communication interpersonnelle[5] et le seul moyen de résoudre des conflits. En effet, la résistance qu’a engendrée ce système a induit une tolérance de la violence en tant que telle[6]. Malgré la lutte contre l’apartheid et l’avènement de la démocratie, malgré la création et le travail de la Truth and Reconciliation Commission Bill (Commission pour la vérité et la réconciliation), l’apprentissage de la pacification n’a pas encore abouti. Les conflits raciaux, de classe, de genre restent exacerbés par les inégalités de richesse entre Blancs et Noirs, hommes et femmes, toujours présentes, elles-mêmes renforcées par la situation de crise globale et une mise en concurrence économique et hégémonique spécifique du pays, en tant que modèle africain, à l’échelle internationale.

Selon de multiples sources[7], le taux d’homicide en Afrique du Sud est sept fois supérieur au taux mondial, atteignant 64,8 pour 100 000 en 2000[8], 34 pour 100 000 en 2015 (contre 5,3 pour 100 000 au niveau mondial pour la même période)[9], ce qui le place en cinquième position loin derrière le Salvador (139 pour 100 000) et devant la Colombie (27 pour 100 000), et en première position sur le continent africain. Si on rapporte ce taux à la population pour la même période (55,5 millions d’habitants), on peut affirmer que, dans ce pays, plus de deux personnes meurent par homicide toutes les heures.

Le 28 septembre 2017, l’Institut des statistiques d’Afrique du Sud diffuse un rapport intitulé Victims of Crime Survey[10], dans lequel les données sont non genrées, et où le terme « ménages » est privilégié pour qualifier les répondants à son enquête. Toutefois, l’étude confirme que, en 2016-17, sur une estimation totale de 1,5 million crimes (cambriolage/vol avec effraction, vol domestique, vol de rue, vol à la tire ou sac-arraché, agression, vol d’affaires, meurtre), le nombre total de ménages victimes s’élève à 1,2 million. L’Institut constate également que le taux de déclaration de crime varie sérieusement selon le type : de 95 % dans le cas de meurtre à 17,3 % dans le cas de vol de récoltes. Par ailleurs, The State of Urban Safety in South Africa Report de 2017 observe une baisse globale du nombre de meurtres depuis 2005 à l’exception du Cap qui présente un taux deux fois supérieur à celui des autres grandes villes du pays. Ce dernier a crû depuis 2009-10‚ augmentant notamment de 40 % entre 2011-12 et 2015-16[11]. En moins de dix ans, la cartographie du crime sud-africain s’est modifiée, Johannesbourg s’étant largement transformée en la matière.

En outre, l’Institut des statistiques affirme que la majorité des ménages a déclaré ne pas avoir signalé d’incidents criminels à la police par crainte que la police ne puisse intervenir ou ne fasse « n’importe quoi »[12]. Le rapport atteste une tendance à la baisse entre 2010 et 2015-16 des niveaux de confiance des foyers envers la police et les tribunaux. Néanmoins, ceux satisfaits par les tribunaux estiment que ces derniers ont apporté des peines appropriées et ceux satisfaits par la police sont d’avis que la police est bien sensible au genre et au handicap[13]. L’enquête a également mis en évidence une baisse de visibilité de la police sur les lieux des crimes au cours des cinq dernières années[14]. Les stratégies d’intervention policière et leur représentation au sein de la population ont donc également changé.

Cette situation meurtrière, ajoutée aux agressions liées à la pandémie du sida et à la perte de confiance vis-à-vis des organes de protection des populations, était déjà confirmée en 2007 par l’Organisation mondiale de la Santé qui compte ce pays parmi les plus violents du monde[15].

 

Les violences de genre

Au sein de cette violence, on peut isoler des taux très importants de violences de genre. Le rapport annuel du South African Police Service (SAPS)[16], publié en mars 2017, montre tout d’abord que la police a échoué à atteindre son objectif visant à détecter un crime sur trois contre les femmes, incluant les meurtres, les agressions et les voies de fait sexuelles. La police a seulement repéré 73,54 % de tous les crimes à l’encontre des femmes –146 216 cas sur 198 815 –, soit environ 1,88 % de moins que son objectif fixé de 75,42 %. Une étude récente publiée en mai 2017 et intitulée Statistics SA’s 2016 Demographic and Health Survey[17], portant sur 11 083 ménages représentant une population sud-africaine de 55 millions[18], parmi lesquelles 87 % de femmes noires, 9 % de femmes métisses, 3 % de femmes blanches[19], ne distingue pas les viols, mais se focalise globalement sur les violences physiques ou sexuelles. Il ressort du rapport qu’une femme en couple sur cinq (21 %) a connu une expérience de violence physique de la part d’un partenaire, et 8 % ont été victimes de violence physique dans les douze mois précédant l’enquête. Les femmes plus jeunes sont davantage victimes de violence physique que les femmes plus âgées : par exemple, 10 % des femmes de 18 à 24 ans ont été victimes de violence physique de la part d’un partenaire, contre 2 % de femmes de 65 ans et plus. Les femmes divorcées ou séparées sont plus susceptibles que les autres femmes de subir des violences physiques (40 % contre 14 % de femmes mariées et 31 % de femmes vivant en concubinage)[20]. Ces données montrent que les violences sexuelles touchent plus directement les femmes noires, jeunes, divorcées ou séparées. Par ailleurs, les expériences de violence conjugale varient selon les provinces du pays, allant de 14% au KwaZulu-Natal à 32% au Cap oriental (en large augmentation)[21].

Le viol, particulièrement prévalent

L’étude Understanding Men’s Health and the Use of Violence: Interface of Rape and HIV in South Africa, publiée en 2009 par le Medical Research Council (MRC), apporte un éclairage important sur la question des viols. Un jeune Sud-Africain sur quatre reconnaît avoir violé au moins une fois dans sa vie. La moitié des hommes sondés au cours de l’étude du MRC avaient moins de 25 ans et 70 % moins de 30 ans. Selon le rapport, sur les 27,6 % d’hommes ayant commis un viol, « 23,2 % ont déclaré avoir violé deux ou trois femmes, 8,4 % quatre à cinq femmes, 7,1 % six à dix, et 7,7 % plus de 10 femmes ou filles ». Une recherche menée par le même organisme en 2001 auprès de 11 735 femmes interrogées en 1998 montrait que 153 d’entre elles témoignaient avoir été violées avant l’âge de 15 ans. Pour ce 1,3 % d’adolescentes, 85 % des viols avaient été commis entre l’âge de 10 et 14 ans et 15 % entre 5 et 9 ans. Le viol touche même des petites filles de cinq mois[22]. Les violeurs comme les violées sont très jeunes (adolescents) au point qu’on pourrait estimer que le viol est considéré par ces jeunes comme le seul mode de relations sexuelles.

Selon une recherche menée en 2002 sur le viol des jeunes filles pour le journal The Lancet, 21 % des violeurs sont des proches, 21 % des étrangers ou des connaissances récentes, et 10 % des petits amis[23]. Il existe une forte causalité de proximité. Selon une enquête menée par le groupe de recherche Community Information Empowerment and Transparency auprès de 300 000 enfants et adolescents de 10 à 19 ans dans 1 418 écoles et lycées du pays, 27 % des filles ou adolescentes violées par « quelqu’un qu’[elles] connai[ssen]t » ne considèrent pas l’acte comme une violence sexuelle, pas plus que les « attouchements non consentis »[24]. Cette constatation témoigne des biais dans les représentations de la violence dans ce pays, au point qu’il existe une distorsion entre sexualité et violence. Autrement dit, les rapports sexuels sont tellement entendus par les adolescentes comme « normalement » violents qu’il n’existe pas d’imaginaire de ces relations sexuelles, lié au désir, au plaisir ou à la libre disposition de son corps. De la même façon, plus d’un quart des jeunes garçons violeurs affirment que « les filles aiment être violées ». Le viol, les violences, procèdent d’une « adaptation à la survie dans une société violente ». Ils traversent les relations sociales et les dominent.

La plupart des viols sont perpétrés par des Noirs sur des Noires, et à une moindre échelle par des Noirs sur des Blanches (un sur dix), celles-ci ayant davantage les moyens financiers d’assurer leur sécurité personnelle[25].

Les données les plus récentes du SAPS[26] établissent qu’entre avril et décembre 2016, 42 496 cas de viol ont été rapportés. Mais une étude nationale de 2017 intitulée Rape statistics in South Africa estime le taux de viol réel à 77 pour 100 000[27]. En 2015, le taux de viol réel est estimé à 80 pour 100 000, soit plus du double du taux d’homicide (déjà très important, nous venons de le voir) pour la même période. De fait, les statistiques fournies par la police ne reflètent pas la réalité. Par ailleurs, il n’existe pas de données désagrégées par classe, sexe, race, âge. Les tendances et modèles sont donc difficiles à élaborer de façon appropriée. Comme Kath Dey, directrice de Rape Crisis, le précise, « les agressions sexuelles ne sont pas regroupées par classe ou race, santé ou pauvreté, genre ou âge. Elles peuvent avoir lieu n’importe où, n’importe quand »[28]. Selon Gareth Newham, responsable de la division de la gouvernance, du crime et de la justice à l’Institute for Security Studies, « les statistiques de viol du pays ne reflètent tout simplement pas la réalité vivante ». Newham les considère « insignifiantes »[29]. En outre, d’après une estimation produite par le Cape Town Rape Crisis Centre[30] en 1998, seul un viol sur vingt était reporté, ce qui amenait à plus de 1 200 000 femmes et enfants le nombre de personnes violées par an. En 2009, le Medical Research Council avait ramené ce ratio à treize[31]. Si on pondère les statistiques produites par la police à la population – 55,5 millions d’habitants – selon ce dernier ratio, on compte alors 555 555 viols en 2016-2017, soit 1 522 par jour, 63 toutes les heures, un par minute.

À titre de comparaison, d’autres pays africains connaissent bien le viol en tant que système, c’est-à-dire un ensemble de principes et de règles sociaux, traditionnels, religieux, juridiques, économiques, politiques, qui interagissent. C’est le cas notamment des pays qui ont vécu ou vivent des conflits armés, comme le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC), ou le Darfour – pour ne citer que quelques exemples africains –, où le viol sert d’arme génocidaire. Néanmoins, les taux relatifs au viol restent largement moins élevés qu’en Afrique du Sud : 1 100 par mois en RDC[32], 250 000 viols pendant toute la durée du conflit au Rwanda[33], 500 viols estimés entre 2003 et 2005 au Darfour[34]. Le viol sud-africain est endémique, touche une grande majorité de jeunes femmes noires, de façon récurrente et banalisée.

Des féminicides en nombre croissant

Le tableau sud-africain des viols est complété par celui des féminicides[35]. Ce pays connaît en 2009, selon une étude du Medical Research Council, un taux de féminicides cinq fois supérieur au taux mondial : 12,9 femmes tuées pour 100 000 – dont la moitié, 5,6 pour 100 000, tuées par un partenaire intime – contre 2,6 pour 100 000 dans le monde[36]. Selon une autre étude menée dans le cadre du programme « Prévention des violences et blessures » de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)[37], en 2015, le taux global de féminicides est de 2,4 pour 100 000 femmes alors qu’en Afrique du Sud ce taux atteint 9,6 pour 100 000[38]. Cette estimation signifierait que le taux de féminicides de ce pays atteint désormais quatre fois le taux mondial. 1 460 femmes sont tuées par an par leur partenaire sexuel[39], soit une toutes les six heures.

Ce phénomène – le féminicide intime –, contrairement à celui plus général des homicides de femmes ne baisse pas[40]. Ces tendances, spécifiques au pays, sont confirmées par une étude publiée par l’OMS en 2002 selon laquelle entre 40 % et 70 % des femmes victimes de meurtres sont, dans ce pays, tuées par leur mari, compagnon ou concubin[41]. La même étude montre que le taux de victimes noires (18,3/100 000) est six fois supérieur à celui des femmes blanches agressées pour lesquelles les auteurs des crimes sont plutôt et très majoritairement des hommes de passage ou en union libre (52,10 %), devant les petits amis (27,90 %) et les maris (18,50 %). On apprend également dans ce rapport que les femmes tuées par leur partenaire sont plus jeunes que celles qui le sont par des étrangers. L’âge moyen est respectivement de 30,4 ans contre 41,2 ans, ce qui tend à indiquer que les féminicides intimes ne représentent pas une extension des homicides « traditionnels », pour lesquels les meurtriers sont généralement plus âgés. Ici aussi, les principales personnes touchées par les féminicides sont des femmes noires, très jeunes et les auteurs des crimes, des hommes noirs, jeunes et très proches de la victime.

Globalement, les victimes sont tuées par balle. 66,30 % des criminels possédaient légalement une arme à feu au moment du meurtre et 58 % d’entre eux étaient employés dans le secteur de la sécurité. Ce constat s’ajoute à celui qui établit que 64,90 % des féminicides intimes auraient pu être évités si l’auteur n’avait pas légalement possédé une arme mortelle. De plus, l’étude de 2004 du Medical Research Council montre que la grande majorité des homicides de femmes restent impunis, avec moins de 37,3 % des crimes conduisant à une condamnation sous deux ans[42].

Ce phénomène des féminicides est devenu tellement important qu’en mai 2017 un hashtag, #MenAreTrash, a été créé pour dénoncer tous les cas à l’échelle nationale. L’initiative[43] connaît un succès surprenant. Il fait suite à l’assassinat par son compagnon de Karabo Makoena, femme noire âgée de 22 ans, portée disparue le 28 avril et dont le corps a été retrouvé le lendemain brûlé et enterré dans une fosse[44]. Nous verrons toutefois un peu plus bas que cette campagne ne révèle pas pour autant une prise de conscience globale des rôles de genre ou une remise en question de la classe des hommes[45] en tant qu’agresseurs versus victimes, ou de l’incidence du patriarcat[46], en plus du racisme, sur les inégalités dans les relations sociales[47]. Elle influe peu sur les politiques publiques et les discours des dirigeants qui ignorent ce contexte brutal et délétère.

 

Joelle Palmieri

Décembre 2011 – mis à jour le 13 mars 2018

 

 

[1] En date du 1er septembre 2017, l’Afrique du Sud occupe la neuvième place mondiale avec 42 % de femmes députées derrière le Rwanda qui se place au premier rang en termes de représentation politique des femmes avec 61,3 %. Source : Inter-Parliamentary Union, <http://archive.ipu.org/wmn-e/classif.htm#1&gt;, consulté le 17 octobre 2017.

[2] Bien que les chiffres transmis concernant le viol soient nombreux, nous verrons dans cet article que les statistiques produites en Afrique du Sud sont controversées et notoirement mal documentées depuis de nombreuses années. Cette situation est due au faible taux de témoignages et à la faiblesse des bilan, suivi et communication des statistiques nationales en la matière. Par ailleurs, le viol est défini par l’amendement du code pénal de 2007 – Criminal Law (Sexual Offences and Related Matters) Amendment Act 32 of 2007 – qui a étendu la définition précédemment utilisée. Si bien que les statistiques sur le viol datant d’avant 2008-09 ne peuvent pas vraiment être comparées à celles produites par la suite. Une des dernières études faisant référence est celle du Medical Research Council de 2009. Rachel Jewkes et alii, Understanding Men’s Health and Use of Violence: Interface of Rape and HIV in South Africa, Gender & Health Research Unit, Medical Research Council, 2009.

[3] Mike Brogden, « La Criminalité en Afrique du Sud, au risque des espaces publics », Paris, Annales de la recherche urbaine, n° 83/84, 1999, p. 239.

[4] Gary Kynoch, « Urban Violence in Colonial Africa: A Case for South African Exceptionalism », contribution présentée au Wits Institute for Social and Economic Research, le 15 mai 2006, publiée dans Journal of Southern African Studies, XXXIV (3), septembre 2008, Londres, Routledge.

[5] Michel De Coster, Bernadette Bawin-Legros et Marc Poncelet, Introduction à la sociologie, Broché, Paris, De Boeck, Collection Ouvertures Sociologiques, 2005, p. 119. [6e édition]

[6] Gary Kynoch, “Urban Violence in Colonial Africa…”, op. cit.

[7] Par exemple : Centre for the Study of Violence and Reconciliation (CSVR), Human Rights Watch Report, People Opposing Women Abuse, Sexual Violence Research Initiative, UNICEF.

[8] Mohamed Seedat, Ashley Van Niekerk, Rachel Jewkes, Shahnaaz Suffla, et Kopano Ratele, « Violence and Injuries in South Africa: prioritising an agenda for prevention », The Lancet, n° 374, 2009.

[9] International Homicides per 100,000 people, The World Bank: Data – UN Office on Drugs and Crime’s International Homicide Statistics database, 2017, <https://data.worldbank.org/indicator/VC.IHR.PSRC.P5&gt;, consulté le 7 octobre 2017.

[10] Victims of Crime Survey 2015/1016, Statistics South Africa, Pretoria, 2017, <http://www.statssa.gov.za/publications/P0341/P03412015.pdf&gt;, consulté le 19 octobre 2017.

[11] The State of Urban Safety in South Africa Report, 2017, <http://www.sacities.net/wp-content/uploads/2017/08/The-State_of_Urban_Safety_in_SA_Cities_2017_Report_WEB.pdf&gt;, consulté le 27 octobre 2017.

[12] Op. cit., p. 2.

[13] Ibid.

[14] Ibid.

[15] Rosana Norman, Richard Matzopoulos, Pam Groenewald et Debbie Bradshaw, « The High Burden of Injuries in South Africa », Bull World Health Organization, n° 86, 2007/9, pp. 695-702.

[16] Crime Situation In RSA, Nine months of 2016/2017: 1 April 2016 – 31 December 2016, <https://www.saps.gov.za/services/mono_9_months_crime_situation_march_2017.pdf&gt;, consulté le 27 octobre 2017.

[17] South Africa Demographic and Health Survey 2016 – Key Indicators Report, National Department of Health Pretoria, South Africa, South African Medical Research Council Cape Town, South Africa, The DHS Program ICF, Rockville, Maryland, USA, May 2017, <http://www.statssa.gov.za/publications/Report%2003-00-09/Report%2003-00-092016.pdf&gt;, consulté le 6 octobre 2017.

[18] Ibid., p. 9.

[19] Ibid., p. 10.

[20] Ibid., p. 54.

[21] Ibid.

[22] U.S. Centers for Disease Control and Prevention 2002, Rape of Girls in South Africa, The Body, <http://www.thebody.com/content/whatis/art21405.html&gt;, consulté le 6 octobre 2017.

[23] Rachel Jewkes et alii, Understanding Men’s Health…, op. cit.

[24] CIET Africa 2004, Sexual violence & HIV/AIDS: Executive report on the 2002 nationwide youth Survey, Johannesbourg, CIET, p. 4.

[25] Gavin Silber et Nathan Geffen, Race, class and violent crime in South Africa: Dispelling the ‘Huntley thesis, Le Cap, Institute for Security Studies, décembre 2009, p. 36.

[26] Crime Situation In RSA, Nine months of 2016/2017: 1 April 2016 – 31 December 2016, op. cit.

[27] Le taux de viol fait référence au nombre de viols commis et rapportés à la police pour 100 000 personnes. Mais si 42 596 viols ont été comptabilisés en Afrique du Sud en 2015-16, cela signifie que, compte-tenu des coefficients correcteurs utilisés par les différents observateurs de Africa Check – prise en compte des types et périodes de mesure, des différents types d’agressions, de la population au moment de la mesure –, 77 viols pour 100 000 ont été commis. Source : Kate Wilkinson, GUIDE: Rape statistics in South Africa, Africa Check, 20 octobre 2017.

[28] Ufrieda Ho, « Data distortion: Rape is not a numbers game », Health-E News, 31 juillet 2017, p. 1.

[29] Ibid., p. 2.

[30] Cape Town Rape Crisis centre, <https://web.archive.org/web/20001002065959/http://www.rapecrisis.org.za/statistics.htm&gt;, consulté le 27 octobre 2017.

[31] Jewkes et alii, Understanding Men’s Health…, op. cit., p. 5.

[32] Marianne Meunier, « Campagne contre le viol », Jeune Afrique, mars 2008.

[33] René Degni-Segui, Rapporteur spécial de la Commission des droits humains des Nations Unies 1996, Report on the Situation of Human Rights in Rwanda (rapport de l’ONU de 1996), paragraphe 20 de la résolution S-3/1 du 25 mai 1994, E/CN.4/1996/68, 29 janvier 1996, p. 7.

[34] Voir Médecins Sans Frontières, 8 mars 2005, The Crushing Burden of Rape – Sexual Violence in Darfur, Amsterdam, <http://www.doctorswithoutborders.org/sites/usa/files/sudan03.pdf&gt;, consulté le 6 octobre 2017.

[35] Le terme « féminicide » est inspiré du terme « sexocide » et le précise. Dans son ouvrage Le sexocide des sorcières, l’écrivaine française Françoise d’Eaubonne fait référence à la vague d’assassinats systématiques des sorcières puis des femmes pendant deux siècles en France, celui de la Renaissance et de l’âge classique. Par cette immersion dans la chasse aux sorcières à l’initiative des catholiques, elle crée le concept de « phallo logos » qui qualifie, à partir du phantasme de l’absence de l’« autre », d’un univers qui serait le même, uniforme – la culture du Dieu « Logos », « raison » en grec – le rêve de voir les femmes disparaître, tout en acceptant qu’elles existent : D’Eaubonne Françoise, Le Sexocide des sorcières, Paris, Esprit Frappeur, 1999. Le terme « féminicide » qualifie donc tout acte qui tente d’éliminer les femmes. Il a particulièrement été utilisé pour caractériser les assassinats organisés de femmes dans les maquiladoras de Ciudad Juarez au Mexique (voir Michel Wieviorka et Jean-Paul Brodeur, L’Empire américain ?, Paris, Jacob Duvernet, 2004). Il est aujourd’hui utilisé en Afrique du Sud pour qualifier les assassinats des lesbiennes et les meurtres des femmes par leurs maris, considérés comme des « homicides de femmes » : Shanaaz Mathews et alii, « Intimate femicide–suicide in South Africa: a cross-sectional study », Bulletin de l’OMS, N° 86, 2008/7, pp. 552-558.

[36] Naeemah Abrahams, Shanaaz Mathews, Lorna J. Martin, Carl Lombard, Rachel Jewkes, « Intimate Partner Femicide in South Africa in 1999 and 2009 », PLoS Med 10 (4), 2013.

[37] Gopolang Makou, « Femicide in South Africa: 3 numbers about the murdering of women investigated », Africa Check, 13 juillet 2017.

[38] Avec ce taux de 9,6/100 000 femmes, l’Afrique du Sud se situe en quatrième position mondiale derrière le Salvador (12), la Jamaïque (10.9), le Guatemala (9,7). « Femicide:
A Global Problem », Small Arms Survey Research Notes 14, février 2012, p. 3.

[39] Shanaaz Mathews et alii, Every Six Hours a Woman is Killed by her Intimate Partner – A National Study of Female Homicide in South Africa, Medical Research Council, 2004.

[40] Naeemah Abrahams and alii, « Intimate Partner Femicide in South Africa in 1999 and 2009 », op. cit.

[41] Lori Heise et Claudia Garcia-Moreno, « Violence by intimate partners », in Etienne Krug, Linda Dahlberg, James Mercy, Anthony Zwi et Rafael Lozano (dir.), World Report on Violence and Health, Genève, World Health Organization, 2002, pp. 87-122.

[42] Shanaaz Mathews et alii, Every Six Hours a Woman is Killed by her Intimate Partner…, op. cit.

[43] D’autres initiatives de ce type se multiplient sur les réseaux sociaux. Par exemple, en avril 2016, le hashtag #Weareoneofthree rappelle qu’une femme sur trois est susceptible de subir une agression sexuelle. #RURefenrencelist fait référence à une liste diffusée par les étudiants de Rhodes qui dénoncent les violeurs vivant sur le campus. #Chapter2.1.2, quant à lui, met en exergue le chapitre de la Constitution qui condamne les abus à l’encontre des femmes. Clotilde Alfsen et Clélia Bénard, « Être une femme noire, le double combat des étudiantes sud-africaines », Cheek Magazine, 26 juillet 2016.

[44] Andie Reeves, « #Menaretrash: The Inevitable Backlash To Sa’s Femicide Problem », Marie-Claire, 12 mai 2017.

[45] Nicole-Claude Mathieu, L’arraisonnement des femmes. Essais en anthropologie des sexes, Paris, Éditions de l’EHESS « Cahiers de l’Homme », 1985.

[46] Selon Andrée Michel, le patriarcat est un système qui utilise – ouvertement ou de façon plus subtile – tous les mécanismes institutionnels et idéologiques à sa portée (le droit, la politique, l’économie, la morale, la science, la médecine, la mode, la culture, l’éducation, les médias, etc.) afin de reproduire les rapports de domination entre les hommes et les femmes, de même que le capitalisme les utilise pour se perpétuer. Selon Christine Delphy, « le patriarcat est littéralement l’autorité du père ». Andrée Michel, Que sais-je. Le Féminisme, Paris, PUF, 1980, 2e édition mise à jour : 4e trimestre 1980, 128 p. ; Christine Delphy, « Théories du patriarcat », in Hirata Helena & alii (dir.), Dictionnaire critique du féminisme, Paris, PUF, 2000, (2e édition augmentée 2004), 315 p., pp. 141-146.

[47] Clotilde Alfsen et Clélia Bénard, op. cit.

 

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