Des États violents

IMG_8902Je dois bien l’avouer, je ne suis pas extrêmement informée sur les affaires successives de Ferguson, New York et aujourd’hui Phoenix aux États-Unis d’Amérique, celle de Peshawar au Pakistan, ou encore celle de Sydney en Australie. Dans ces événements, je ne suis mue que par mes sentiments. Et ma colère, tout autant que mon effroi, provoqués par les images ou les écrits qu’on me donne en pâture, me révèlent la légitimité de ma crainte profonde. La préséance des amalgame, négligence des nuances, quête des évidences, comme d’habitude. Et pour moi, leur combat incessant. Car analysons rapidement les faits. Les actes sont violents, tous. Certains commentateurs, comme on a usage de dire, s’accordent pour dire qu’ils sont racistes ou l’œuvre de « terroristes » ou de « forcenés ». Ce qu’on néglige de souligner c’est que les auteurs des meurtres, sont systématiquement des hommes, qu’ils soient policiers, talibans, ou voyou – pour ce qu’on en sait. Ensuite, dans les deux premiers cas, l’intégralité des victimes sont également des hommes ou des garçons. Et dans le troisième cas, comment connaître la composition du commando qui a mis fin à la prise d’otages et a finalement abattu le « forcené » et sans doute deux personnes au passage ? N’étaient-ils pas des hommes ? Ou si cette unité d’intervention est mixte n’a-t-elle pas des modalités d’intervention calquées sur un modèle masculin : la force, l’obéissance, la hiérarchie ? Enfin, pour chaque acte, les armes à feu sont de rigueur. Elles occupent le terrain de façon manifeste. Souligne-t-on pour autant de quel côté on les trouve – assassin et/ou victime – et avec quelle facilité elles circulent ? Un peu. Du point de vue du business disons. Peu du point de vue des rapports sociaux que cette libre circulation engendre. Et pour finir, la tendance généralisée à l’individualisation me sidère. Elle est arrogante. Tous les récits des faits renvoient aux auteurs des crimes violents en tant qu’individus. À enfermer, à juger, à punir. Or, est-il encore besoin de le rappeler, c’est le système, policier, judiciaire, guerrier, social qui est violent, raciste, sans compter qu’il est sexiste et homophobe. C’est l’État lui-même qui est violent. Alors je pose la question : comment juger, éventuellement punir, les crimes de ces États racistes, sexistes, homophobes et j’ajoute militaristes ? Je laisse la réponse à votre réflexion. Joelle Palmieri 18 décembre 2014

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