Voilà, voilà que ça continue…

En 1993, Rachid Taha prévenait…

« Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout et sur la douce France
Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout, ils avancent… »

Le chanteur lançait une alerte claire à ses fans pour dénoncer la montée de l’extrême-droite.

En 2002, au second tour des présidentielles, beaucoup sont tombé·es sur les genoux. D’autres se sont redressé·es : enfin, iels allaient pouvoir vomir leurs paroles racistes et sexistes sur la place publique.

En 2017, à la même échéance, beaucoup ont voté pour un féru de libéralisme et d’armée dans le but de faire barrage à l’extrême-droite. D’autres ont continué leur ascension populaire.

En 2022, un peu moins de trente ans – une génération – après l’avertissement de Rachid Taha, ça continue… beaucoup s’agitent pour dire non au fascisme. D’autres sont déterminé·es à en découdre avec les élites.

Indépendamment des opportunismes chevillés aux corps des candidat·es, ce sont bien des électrices et des électeurs qui choisissent, enfin qui font avec les choix qui leur sont proposés. « Nous tous » contre « Pour tous les Français ». La nuance est fine. Car d’un côté comme de l’autre tout a été fait pour démolir le politique, pour anoblir la sécurité et ses forces (de l’ordre, armées), pour dégager les « autres » (ceux qui ne sont pas comme soi) de l’autre côté des frontières nationales, pour instrumentaliser la misère des pauvres et les luttes des femmes…

À Néoules, un village rural du Var, au premier tour, un peu moins d’un·e habitant·e sur deux a choisi la terreur, sans jamais vivre la confrontation ou la cohabitation avec les sorcières contemporaines… Par ignorance ? Par influence populiste ? Par goût de la réaction ? Par lâcheté ? Par suivisme ?

Entre les deux tours, la municipalité, anciennement social-démocrate et aujourd’hui plutôt centre gauche, à pris dix jours pour démonter les dix panneaux de trop. Des missionnaires d’extrême droite en ont profité pour faire campagne. « Rendre aux Français leur argent ». Le résultat est édifiant.

En face de ce panorama, je ressens de la rage, du dégoût et de la honte.La leçon n’a pas suffi. À la mémoire, on a choisi l’oubli…

Joelle Palmieri
23 avril 2022

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.