Quelle épopée! Le 26 octobre 2024, la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » de Olympe de Gouges a encore disparu à Néoules. La rénovation énergétique de la salle polyvalente de cette commune du Var n’a fait qu’une bouchée de la plaque donnant lecture de ce texte. Par la même occasion, celle plus connue de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, à quelques centimètres plus à droite sur le mur, s’est aussi envolée. Cette façade reste depuis totalement vierge et ironie du sort la réouverture du lieu a permis à la commune de lui attribuer un nom d’homme, celui d’un ancien maire, Jacques Luciani, 
Décidément, cette plaque commémorant les droits des femmes aura connu bien des tracas. Le 8 juin 2019, en marge des festivités liées à la Saint-Hubert, fête des chasseurs, et trois ans après sa pose, la fameuse plaque était détruite.
Le maire avait alors aussitôt commandé sa réplique. La chose fut faite en septembre ! Puis, l’épidémie du Covid-19 et ses différents épisodes avaient tôt fait de la refaire disparaître. Le mur demeura désespérément vide de mars 2020 à mars 2022…
En avril 2022, les engagements de la commune s’étaient confirmés. La lithographie de la version originale de la déclaration était remplacée par celle plus institutionnelle de l’Assemblée nationale. Pourquoi pas?
Force est toutefois de constater que cette plaque a connu des péripéties pour le moins incongrues. L’égalité femmes/hommes ne serait-elle plus à l’ordre du jour des politiques communales et plus globalement des politiques publiques? Sa veille ne continue-t-elle pas à s’imposer en ville comme en milieu rural? C’est à craindre, d’autant que des mouvements politiques nationaux et internationaux au plus haut niveau, plutôt rétrogrades, donnent le la.
Joelle Palmieri
24 janvier 2025


